L’auto-organisation civile
mercredi 31 octobre 2007
Le monde associatif français s’est construit dans deux logiques. La première fondamentale est celle d’une liberté démocratique, un droit civique. La seconde est le fruit d’un croisement entre militantisme (de toutes sources idéologiques) et action publique, directement liée au modèle républicain centralisé, à l’école ou sa prolongation, à l’institution publique ou ses supplétifs. Ceci est aujourd’hui daté, limité, infantilisant et soumis au risque avéré d’un désengagement de l’Etat.
On peut choisir une autre voie que la marchandisation, la solvabilisation, la mise en concurrence en cours de l’entreprise associative. Nous pouvons préférer celle de l’affirmation et de la reconnaissance de la capacité d’auto-organisation de la société civile. Elle produit du bien public à côté et en complément de l’action publique. Elle est en capacité de proposer et de porter l’innovation sociale indispensable pour réduire l’exclusion et l'inégalité, elle agit dans la proximité, dans le détail, dans la libre adhésion.
Aucun système de masse ne sait prendre en compte toutes les situations : il faut donc des espaces de souplesse, de recherche, de diversité. Voilà pourquoi, il faut pour ce siècle, après le centenaire de la loi de 1901, ajouter à notre système français, un statut associatif optionnel pour libérer l’initiative civile, une des plus grandes ressources de notre société.