exercice quotidien d'entrainement ou journal pouilleutique - page de mai 2017 2nde quinz.
16 mai
Le rossignol vient de se taire
après une journée de chant d’enfer.
Héros de tant d’énergie pour plaire,
ton espèce tient son sort de ton air.
Ça me coupe le sifflet !
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19 mai
Les mots du poète chantent plus que la vie,
cette vie d’humain qui ne serait grande
sans quitter ces toutes vaines illusions,
des désirs de l’égo aux nus propriétés.
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22 mai
Au début l’enfant vient jouer et apprendre,
il marche, cherche et devient ainsi plus fort
pour explorer la vie, un chemin à prendre,
la seule issue du labyrinthe est la mort.
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25 mai
Je sais vrais
les paradis artificiels,
c’est qu’il n’y en aura pas d’autre
au ciel.
Retour d’acide,
ma jeunesse enfuie,
je préfère aller loin
avant la nuit.
Ce m’est urgence
d’écriture à risque,
ne prendre une ligne
sans astérisque.
Ivresses, drogues,
après des soixante ans,
du dernier rêve
seront-elles au levant ?
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28 mai
mauvais fils, mauvais père, médiocre mari
c’est déjà en plus un vers de treize pieds
cela porte malheur
au maudit amateur
je conjure du poème le sort funeste
en souhaitant aux mères de bonnes festes
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17 mai
Un verre de bourbon à ta santé le Jazz,
pardon... à ton génie afro-américain !
Et un verre de rhum. Santé au Maloya,
complainte du chanteur, du kayamb au rouleur.
Il me faut souvenir que c’est dans la douleur
de la vie d’esclave que musique naquit.
Boire sans oublier les sources du rythme.
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20 mai
Ami du mal, du bien, juge de soi, d’autres,
je quitte l’unité, l’universalité,
la seule dimension de ma libération..
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23 mai
À la belle saison,
douceur des jours plus longs,
sentir la nature
guérir mes blessures.
Le bonheur vient de l’air,
le jouir de la terre,
l’espoir de la lumière.
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26 mai
Rien ne sort plus du bruit,
las, ce brouhaha me nuit.
Tant de signaux délétères
anesthésient ma colère.
D’abord, fixer le silence
pour trouver une nuance.
Alors avec sérénité,
reparaitra ma vérité,
parmi autant d’autres beautés.
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29 mai
à toi mon maître très noble orang-outang
moine de la forêt vivant sage et grand
puis-je me réincarner un jour comme toi
échappant à l’état d’homme imbu de soi
dans notre vile branche de l’évolution
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18 mai
Les roses au réveil
ont bu, bien élevées,
leurs gouttes de rosée
et prennent le soleil.
Les guêpes s’énervent
quand je taille la haie.
Brute qui cultive,
je tue ce qui vivait.
Faut-il jardiner ?
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21 mai
Il se dit c’est la fin de l’histoire
comme ici fin de la politique
tout est roman, croyance de l’espoir,
et dictature économique.
Ma foi choisit cet animal humain
capable de choisir l’autre destin,
passer de gain à solidarité,
renoncer à soi pour la liberté.
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24 mai
Héritier de mon genre,
de traces catalanes,
de l’image de père,
rien ne me dédouane.
Faute de nier ma chance,
d’avoir tant reçu, peu donné,
je mesure leurs souffrances.
Vive la lutte acharnée
des femmes amazones,
les Femen, mes héroïnes.
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27 mai
j’appelle à naître le nouveau militant
pas beaubof ni gaugau pas de fin en iste
Construire la liberté en l’étudiant
chercheur en poésie à l’âme nudiste
il elle fondera un réseau de maquis
et oubliera la machine agressive
et saura résister aux regrets des acquis
guide sans armée molécule native
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30 mai
il est vain d’en vouloir à ceux qui ont disparu
devenu les auteurs d’abord de leurs méfaits
pas plus on ne pourra louer de leur vertu
les morts à qui l’on doit et qui nous ont aimés
vis avec les vivants
sans que passe le temps
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31 mai
Alléluia du vrai bonheur silencieux
fragile amour dans l’instant délicieux
mérite mille fois se détourner du dieu
ma main immobile sur ta peau assoupie
en capte la chaleur, l’onde de l’énergie
au suspens éternel, sans avant ni après
de pure confiance sans aucun dangers
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